Le 9 mars dernier, Yolande Cohen fut invitée à donner une conférence en ligne sur l’établissement des Juifs Sépharades à Montréal. Pour en savoir plus sur cette vague migratoire et son impact dans la société canadienne , c’est par ici.
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Nouvel article de Yolande Cohen et Philippe Néméh-Nombre : » Le Conseil national des femmes juives du Canada et l’accueil des femmes juives d’Afrique du Nord au Québec au xxe siècle : une mé-rencontre », 2019.
Pour consulter la publication, cliquez ici
À l’instar des Conseils nationaux créés à la faveur des mobilisations féministes et maternalistes au tournant du xxe siècle, les femmes juives se dotent de Conseils nationaux en Amérique du Nord. Un petit groupe d’entre elles fonde ainsi à Toronto le National Council of Jewish Women of Canada (NCJWC) en 1897, tandis que sa section montréalaise voit le jour en 1918. Alors que la population juive au Canada augmente considérablement (de 8 000 personnes à près de 48 000 personnes entre 1900 et 1920), la mobilisation des communautés juives pour accueillir et aider ces migrants à s’intégrer dans leur nouveau pays suscite la création d’institutions spécifiques comme la Jewish Immigrant Aid Society (JIAS).
C’est dans ce contexte que le Conseil canadien, qui est très proche des orientations du National Council of Jewish Women des États-Unis, doit adapter ses stratégies en fonction des politiques nationales canadiennes et québécoises en matière d’immigration, de travail social, etc. Nous voulons ici documenter l’un des effets de cette aide, en analysant en particulier l’inclusion des femmes migrantes au sein des sections du Conseil, principalement le cas des femmes sépharades qui arrivent au Canada (principalement à Montréal et à Toronto) à la fin des années 1950.
L’inclusion de ces dernières au sein du NCJWC sera minimale, voire nulle, pendant les premières années. Ce phénomène se retrouve dans les autres groupes de femmes juives, principalement ashkénazes, qui font de l’intégration des immigrants-es une priorité, mais qui peinent à intégrer des migrantes en leur sein. Au Québec, on voit toutefois apparaître dans les années 1960 et 1970 une timide incursion de femmes sépharades au sein du Conseil ; cosmétique ou tokenism, cela pourrait s’expliquer par le fait que ces dernières parlent français et que leur présence pourrait être utile dans une société majoritairement francophone. Il faut attendre les années 1980-1990 pour que la distance entre philanthropes et immigrantes soit posée comme un réel problème à régler.
Qu’est-ce qui explique ce décalage entre, d’un côté, les principes d’intégration des immigrantes et, de l’autre, l’absence des femmes sépharades de groupes tels que la NCJWC, alors qu’elles sont pourtant impliquées dans des organisations sociales et politiques dès leur arrivée ? Qu’est-ce qui explique la volonté ou la nécessité tardive de « rejoindre » ces mêmes femmes sépharades ? L’article proposera des éléments de réponse à ces questions, qui interrogeront tant le rapport à la langue et à la majorité francophone, que la distance culturelle entretenue et l’implication des femmes dans des organisations sépharades autonomes. On se demandera si les représentations orientalistes dans les programmes d’aide à l’immigration n’ont pas eu pour effet de dresser des barrières entre elles.
Juifs au Maroc, Sépharades en Québec : Conférence en ligne de Yolande Cohen, du 7 novembre 2018 au Musée McCord
Deux nouveaux articles : « Prostitution : petite histoire d’un grand débat » (Y. Cohen) et « L’antisémitisme et l’hospitalité canadienne et québécoise » (C. Chevalier-Caron et P. Néméh-Nombré), 7 novembre 2018
Cette semaine, trois membres de notre groupe de recherche présente deux articles :
– « Prostitution : petite histoire d’un grand débat », par Yolande Cohen dans Le Devoir. Y. Cohen revient sur le débat entourant la position prise par le Conseil général de la Fédération des femmes du Québec sur la prostitution.
– « L’antisémitisme et l’hospitalité canadienne et québécoise » , par Christine Chevalier-Caron et Philippe Néméh-Nombré dans Histoire engagée. Ces deux chercheurs reviennent sur la controverse entourant les conditions d’accueil des réfugiés juifs au Canada pendant les années 1930-1950.
Drame à Pittsburgh : le Musée McCord invite les Montréalais à venir en apprendre davantage sur la communauté juive de Montréal
Drame à Pittsburgh : le Musée McCord invite les Montréalais à venir en apprendre
davantage sur la communauté juive de la métropole
Accès gratuit à l’exposition Shalom Montréal – Histoires et contributions de la communauté juive pour la semaine.
Montréal, 29 octobre 2018 – Dans le contexte du tragique événement ayant eu lieu à Pittsburgh samedi dernier, le Musée McCord souhaite poser un geste pour encourager l’ouverture à l’autre – l’une des valeurs fondamentales de l’institution – et célébrer les différentes communautés qui enrichissent notre société.
À cet effet, le Musée offrira jusqu’à dimanche* un accès gratuit à l’exposition Shalom Montréal – Histoires et contributions de la communauté juive, qui vise à faire découvrir aux Montréalais la contribution de la communauté juive à notre ville et à notre culture, contribution qui s’est réalisée dans le cadre d’un dialogue constant avec la ville et ses citoyens. L’exposition est encore à l’affiche pour quelques semaines seulement.
* À noter que dimanche prochain, comme tous les premiers dimanches du mois, l’entrée au Musée est gratuite pour les résidents du Québec.
« En tant que musée d’histoire sociale, nous avons un rôle citoyen à jouer. Devant le geste incompréhensible de cette fin de semaine, nous ne pouvons que constater à quel point il est important de continuer nos efforts pour célébrer la diversité et encourager l’ouverture par l’éducation et le dialogue », déclare Suzanne Sauvage, présidente et chef de la direction du Musée McCord.
Comme toutes les expositions du Musée McCord, Shalom Montréal – Histoires et contributions de la communauté juive souhaite générer une réflexion chez le public. Dans le cadre de cette exposition, un mur portant les réponses des visiteurs à la question « Et vous, quelle est votre contribution à Montréal? » regroupe les idées et perceptions des Montréalais sur notre société et sur notre contribution en tant que personne, et vecteur de changement positif. De plus, les visiteurs sont invités à laisser un témoignage de sympathie qui sera transmis à la communauté juive de Pittsburgh au terme de l’exposition, le 11 novembre prochain.
Avec l’exposition Shalom Montréal – Histoires et contributions de la communauté juive, le Musée McCord souhaite rejoindre les Montréalais de toutes origines qui connaissent peu ou méconnaissent la communauté juive montréalaise, ses histoires et ses contributions au développement de la ville.
À propos du Musée McCord
Le Musée McCord est le musée de tous les Montréalais, un musée d’histoire sociale qui célèbre la vie à Montréal, d’hier et d’aujourd’hui : son histoire, ses gens, son peuple, ses communautés. Ouvert sur la ville et sur le monde, il présente des expositions stimulantes ainsi que des activités éducatives et culturelles qui interpellent les gens d’ici et d’ailleurs en posant un regard actuel sur l’histoire. Il abrite l’une des plus importantes collections historiques en Amérique du Nord composée de plus de 1 500 000 artefacts dont les collections de Costume, mode et textiles, Photographie, Cultures autochtones, peintures, estampes et dessins, Arts décoratifs et Archives textuelles. Musée McCord, notre monde, nos histoires.